LE JOURNAL 2

01 mars 2006

Episode 6: Les mauvais voyages


Dimanche, j'ai regardé une émission sur France 5 sur les origines de la lune. Un truc très grand spectacle à l'américaine avec des images de synthèse qui passent et repassent 10 fois pour montrer comment le choc titanesque entre deux planètes au temps du système solaire primaire (4,5 milliards d'année avant J-C) a donné naissance à la terre et à son satellite. Plutôt intéressant ce truc, mais comme à chaque fois où je regarde une émission sur l'astronomie j'ai eu un gros flip à la fin. Parceque dans ces émissions à la con il y a toujours un moment de prospective scientifique sur l'avenir de notre système solaire, la transformation du soleil en géante rouge qui englobe la terre, la destruction de toute forme de vie et bla et bla et bla. Ben à chaque fois, ça me fait peur. C'est con non? "De toute façon, on sera plus là le voir gna gna gna..." Mais justement, c'est ça qui m'angoisse. Ne plus être là... Parceque quand on sera plus là, on sera nulle part. Et c'est ça que mon cerveau d'homo sapiens sapiens n'arrive pas à concevoir. Et c'est ça qui me fait peur. Ce noir, ce rien, ce "on n'existe plus". Qu'est-ce qu'il advient de nous lorsque notre conscience meurt? Il n'advient rien puisqu'on n'existe plus. Rahhh c'est insoluble... Et au plus je vieillis, au plus je me fais des bad trips sur l'annihilation de ma conscience et de mon inconscient. A ce rythme, dans 20 ans on me foutra à l'asile. Peut-être même avant. J'en ai parlé à Claire il y a quelques jours. Elle m'a dit, pour me rassurer (ouais ça peut vraiment m'obséder, je déconne pas), que ça ne faisait rien de ne plus exister puisqu'on existe plus. La peur, la souffrance, le noir, le vide, l'infini, le temps sont des données de l'existence. Mais à partir du moment où il n'y a plus d'existence il n'y a plus rien de tout cela. Mon problème avec la mort c'est que je l'appréhende comme une vie d'éternité dans le noir d'un cercueil 6 pieds sous terre avec des galaxies et des quasars qui s'effondrent tout autours de moi. Je suis dans un paradigme de l'existence. Mais à partir du moment où tout à disparu, y'a pas de raison de s'en inquiéter. Ben c'est con comme truc mais ça me rassure un peu. Quand j'arrive pas à dormir parceque ça me travaille, cette pensée me calme. Merci.

Image: La Conscience, Marlène Becker.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est drôle ce que tu dis. Je parle de ton rapport à la mort. Si j'ai bien compris, ce qui te traumatise, c'est le néant de l'après, c'est ça? Eh bien moi, ce serait plutôt l'absurdité de l'avant.

Je m'explique. Mourir, je suis bien d'accord avec Claire, ça n'a aucune importance quand il s'agit de sa propre mort, vu que tout est fini (sauf existence d'un quelconque Dieu, quelque part, évidemment). Le plus compliqué à gérer, je trouve, c'est de se lever le matin en se disant que ça en vaut la peine, alors que, manifestement, non, ça n'en vaut pas la peine puisqu'à la fin, on meurt.

Il y a tant de choses que j'aimerais faire, là, maintenant, tout de suite, mais que je dois repousser à plus tard, et donc peut-être à jamais.
Et pourquoi, je te le demande? Pour aller bosser, pour bouffer, pour payer mon loyer, pour essayer de gagner ma vie, pour cotiser en vue d'une retraite, que je me vois mal atteindre un jour...
Tout ça pour préparer un avenir plus qu'incertain, alors que ce que je voudrais moi, c'est de profiter pleinement de chaque seconde, avant que la grande faucheuse ne vienne s'occuper de mon cas.
Mais pour ça, faudrait que je sois rentier. Ce serait bien, ça, rentier. Pffffffffffff

JNo

02 mars, 2006 12:49  
Blogger Tristan said...

Sympa ton blog (et un peu plus joli que le précédent !). Je crois que la ligne éditoriale est toute trouvée. Le bonjour depuis l'autre côté.

04 mars, 2006 00:09  

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