LE JOURNAL 2

15 mars 2006

Episode 8: Chastes blogs

Non, je ne suis pas mort. J'ai dû affronter une angine, un second sujet en un mois (sur le CPE), un désintérêt pour l'écriture, un manque d'inspiration et d'ailleurs au moment où je suis en train d'écrire ces lignes, je ne sais toujours pas ce que je vais bien raconter. Parceque c'est pas facile mine de rien d'avoir toujours des trucs à raconter. On n'a pas tous les jours une anecdote fumeuse, une histoire de pipi, une idée flamboyante à retranscrire en lettres, en phrase, en dessin ou en photo.
Un truc dont je ne parle jamais mais qui est important c'est le sexe. Et à vrai dire je tombe rarement sur des blogs où on parle de cul. Je sais bien qu'il y en a, mais c'est très rare que les gens qui écrivent sur des blogs disons "généralistes" parlent de leur passion pour la petite mort. Parceque des obsédés notoires il y en a. Je n'en connais pas beaucoup, peut-être parceque je ne connais pas beaucoup de monde tout simplement, mais il doit y en avoir de tonnes autours de moi.
Dans mon canard par exemple, y'a un type -je ne sais pas qui mais j'ai ma p'tite idée- qui imprime assez régulièrement des images de femmes vaguement nues en train de vaguement se masturber. Genre porno chic pour ado lettré post-puceau. Et c'est drôle parceque le mec qui fait ça n'a rien de l'ado lettré post-puceau. Et la grande question qui me taraude est: "mais pourquoi donc imprime-t-il des images de femmes vaguement nues en train de vaguement se masturber?" Et pourquoi, surtout les laisse-t-il sur l'imprimante comme ça à la portée du premier venu? Je pense qu'il imprime des lots entiers et quand il va les chercher il en oublie certaines entre deux rapports de la cours des comptes et un communiqué de Vivendi Universal. Pas de chance pour lui, je passe toujours après pour les récupérer. Hé hé... Et qu'en fais-je? Je les jette dans une poubelle -pas la mienne, pas fou... Mais lui... Oh je pense qu'il va certainement aux toilettes pour les regarder de plus près ces femmes. Ou de plus loin s'il est presbyte... Drôle de fanstasme mais tout à fait respectable.
Dans le cul, j'avais tendance à penser qu'il y avait comme dans tous les domaines disons "artistiques" des esthètes, des amateurs et des consommateurs. Des gens en gros qui ont des fantasmes très pointus, d'autres vaguement fétichistes et les derniers qui se satisfont tout à fait de leurs vidéos de filles à gros seins qui font des fellations. Une croyance alimentée par Michel Houellebecq lorsqu'il décrit notamment dans "La Possibilité d'une Ile "les goûts simples" d'un de ses personnages amateur justement de pipe et de gros seins. Sauf que j'emettais un jugement de valeur sur ces goûts en matière de sexe. J'admirais les esthètes et je méprisais un peu ceux dont les fantasmes étaient partagés par le reste de l'humanité. Et puis finalement, il y a quelques mois, j'ai pris conscience que tout ceci était un peu vain. Que les pulsions physiques n'avaient aucun lien avec un quelconque savoir. Et qu'on pouvait être quelqu'un d'intelligent, cool, cultivé et fantasmer sur les mêmes bouts de corps féminins que le plus crétins des êtres humains. Il n'y a pas de noblesse dans les fantasmes des hommes et des femmes. Mais certainement beaucoup d'inégalité dans notre capacité à les mettre en pratique. Voilà qui conclut un post où je n'avais décidément rien à dire.

04 mars 2006

Episode 7: Du luxe d'être malade


Je suis malade depuis quelques jours. Genre 38-39 de fièvre. Mais bon, CDD oblige, je suis obligé de ramener tous les jours ma fraise au boulot. Pas de vraies vacances depuis près d'un an, rien en vu avant au moins autant. Pas de RTT, rien. Je suis dans le tunnel post-préca. Et dans ce genre de tunnel, sont jugés aptes au travail ceux qui ont une santé de fer. Remarquez, c'est une sorte de sélection naturelle. Grâce à la démocratisation du système de santé de feu-le XXeme siècle, les gens les plus faibles ont pû survivre eux aussi. Mais c'est pas avec ça qu'on fortifie la race humaine, en annihilant les bienfaits de la sélection naturelle. Alors la précarité est arrivée pour empêcher les wannabe de profiter du système de santé. C'est aux meilleurs de survivre. J'ai tenu un an, mais je commence à avoir un petit coup de pompe. Bah aller, il faut continuer. Je reprendrai ce blog dans quelques heures.

01 mars 2006

Episode 6: Les mauvais voyages


Dimanche, j'ai regardé une émission sur France 5 sur les origines de la lune. Un truc très grand spectacle à l'américaine avec des images de synthèse qui passent et repassent 10 fois pour montrer comment le choc titanesque entre deux planètes au temps du système solaire primaire (4,5 milliards d'année avant J-C) a donné naissance à la terre et à son satellite. Plutôt intéressant ce truc, mais comme à chaque fois où je regarde une émission sur l'astronomie j'ai eu un gros flip à la fin. Parceque dans ces émissions à la con il y a toujours un moment de prospective scientifique sur l'avenir de notre système solaire, la transformation du soleil en géante rouge qui englobe la terre, la destruction de toute forme de vie et bla et bla et bla. Ben à chaque fois, ça me fait peur. C'est con non? "De toute façon, on sera plus là le voir gna gna gna..." Mais justement, c'est ça qui m'angoisse. Ne plus être là... Parceque quand on sera plus là, on sera nulle part. Et c'est ça que mon cerveau d'homo sapiens sapiens n'arrive pas à concevoir. Et c'est ça qui me fait peur. Ce noir, ce rien, ce "on n'existe plus". Qu'est-ce qu'il advient de nous lorsque notre conscience meurt? Il n'advient rien puisqu'on n'existe plus. Rahhh c'est insoluble... Et au plus je vieillis, au plus je me fais des bad trips sur l'annihilation de ma conscience et de mon inconscient. A ce rythme, dans 20 ans on me foutra à l'asile. Peut-être même avant. J'en ai parlé à Claire il y a quelques jours. Elle m'a dit, pour me rassurer (ouais ça peut vraiment m'obséder, je déconne pas), que ça ne faisait rien de ne plus exister puisqu'on existe plus. La peur, la souffrance, le noir, le vide, l'infini, le temps sont des données de l'existence. Mais à partir du moment où il n'y a plus d'existence il n'y a plus rien de tout cela. Mon problème avec la mort c'est que je l'appréhende comme une vie d'éternité dans le noir d'un cercueil 6 pieds sous terre avec des galaxies et des quasars qui s'effondrent tout autours de moi. Je suis dans un paradigme de l'existence. Mais à partir du moment où tout à disparu, y'a pas de raison de s'en inquiéter. Ben c'est con comme truc mais ça me rassure un peu. Quand j'arrive pas à dormir parceque ça me travaille, cette pensée me calme. Merci.

Image: La Conscience, Marlène Becker.